Vivre sereinement avec ses sensibilités

Un des sujets le plus demandé et le plus discuté de ces dernières années. Nous savons déjà que cette particularité n’est pas une maladie. Mais bien un des nombreux attributs de l’être humain.

Alors, concrètement comment pourrions-nous mieux vivre avec nos sensibilités, que nous soyons hypersensible ou non ?

Nous parlerons d’hypersensibilité émotionnelle et aussi d’hypersensibilité sensorielle. Les deux sont indépendantes et peuvent nous toucher avec des intensités différentes.

Dans tous les cas, les pistes de cet article pourront vous aider dans votre quotidien selon vos sensibilités propres.

Quelques mots sur l’hypersensibilité :

Qu’est-ce qu’on entend par « être hypersensible »? C’est être plus sensible que la moyenne aux stimuli extérieurs, aux émotions etc. C’est aussi une partie de notre intelligence qui a besoin d’un cadre. C’est-à-dire d’apprendre à comprendre cette sensibilité pour en dégager le meilleur pour soi et donc pour les autres.

« Si cela fait partie de nous, c’est que cela à une raison d’exister tout comme nous dans cet univers ».

La personne hypersensible émotionnelle :

Est une éponge émotionnelle,

Réfléchit plus longtemps avant de passer à l’action, car sous l’effet des émotions,

A des sens plus développés et réagit plus aux stimuli émotionnels extérieurs et intérieurs,

A plus que de l’empathie, elle sent, comme si elle le vivait, l’état émotionnel de l’autre,

A difficile à voir la vie sans le filtre « émotionnel », tout ce qui « est » nous touche ainsi que ce qui était (passé) et/ou ce qui pourrait être (futur),

Peut-être aussi bien extravertie ou introvertie,

Est parfois aussi hypersensible sensorielle (sensible au bruit, à l’éclairage, au toucher),

Est touchée par l’histoire d’une autre personne,

Peut voir sa colère décuplée, qu’elle soit verbalisée ou non,

A le sentiment de ne pas être comme les autres,

« Ne mépriser la sensibilité de personne.
La sensibilité de chacun, c’est son génie »
Charles Baudelaire

1. Devient-on hypersensible ? Existe-t-il un terrain propice ?

Devient-on hypersensible ? Existe-t-il un terrain propice ? Ou bien se le cache-t-on pour une raison ou une autre ? Déséquilibre de vie.

Transmission génétique ? À l’heure actuelle aucune étude ne permet de se fixer sur le fait que l’hypersensibilité soit innée ou acquise. Ce qu’on peut dire c’est que nous avons tous une prédisposition à cela et qu’en fonction de notre environnement, éducation et expérience de vie, nous devenons hypersensibles.

Il se peut que nous ayons « refoulé » ou masqué une hypersensibilité pour entrer dans le moule. Cela peut occasionner des épisodes de « crise ». Ceci ne favorise pas le bon équilibre vers lequel nous tendons tous.

En somme, l’hypersensibilité est une caractéristique qui fait partie de nous. Cela peut s’expliquer par notre environnement familial ou des expériences fortes vécues durant notre enfance.

Ce n’est donc pas une maladie, mais si nous ne comprenons pas que nous sommes hypersensibles et que nous ne pouvons pas « l’apprivoiser » cela peut contribuer à un certain blocage dans notre vie.

Nous pourrions chercher du côté de notre famille pour en savoir plus, faire un peu de travail d’enquête afin d’obtenir plus d’éléments. Cela peut se faire si nous éprouvons ce besoin.

Facts :

  • Toutes les personnes hypersensibles ne sont pas forcément surdouées (hors HP),

  • Toutes les personnes surdouées (hors HP) ne sont pas hypersensibles,

  • Toutes les personnes ayant une longue période de sensibilité émotionnelle ne sont pas hypersensibles.

Pour tirer cela au clair nous vous proposons deux tests :

“S'il faut prendre garde à ne pas tuer ou endommager la sensibilité
d'un enfant et son intelligence par
une éducation trop rigide, il faut cependant
lui fournir une armature
qui pourra le maintenir debout et lui
permettre d'utiliser sa sensibilité.”

Geneviève Bersihand « les filles et leur pères »

TÉMOIGNAGE

Je ne savais pas que j’étais hypersensible jusqu’au moment où on commence à en parler sur le web, il y a quelques années. Je pensais que j’étais une personne forte et qui savait gérer toutes les situations que ça soit de stress ou non. Je pouvais assumer des rôles et des tâches qui n’étaient pas les miennes.

Ensuite, en me renseignant sur le sujet, car je pensais avoir un ami qui hypersensible et je voulais comprendre comment l’aider au mieux, je me suis aperçu que je cochais toutes les cases ! Quelle ironie.

Pourtant dans mon comportement quotidien rien ne laissait transparaitre ce que j’avais au fond de moi. Au fur et à mesure de lectures et d’enquête auprès de mes proches, je me suis rendu compte que j’avais développé plusieurs stratégies pour éviter de me laisser aller.

Car durant toute mon enfance j’ai entendu « Arrête de pleurer », « Elle pleure pour un rien celle-là ! », « ne montre pas tes émotions ce n’est pas bon », « si tu continues à être comme ça, personne ne t’aimera ! ».

En ayant mis les choses en évidence, je me suis souvenue et j’ai compris que je m’étais adaptée à mon environnement et construit d’autres comportements afin d’être acceptée. D’être aimée.

Et qu’est-ce que cela m’a apporté au final ? Car en faisant le bilan de mes dernières années, j’ai perdu beaucoup d’amis, car auparavant je « devais être », je « devais faire » et ne rien montrer pour être aimée.

En prenant conscience de ça, je me suis reconnectée à mes sensations, à ma sensibilité. Je voyais que je me « maltraitais » en m’imposant des choses qui ne m’allaient pas.

Je ne supporte pas le bruit, les foules, si une personne parle d’un évènement triste ou choquant, j’ai l’impression que ça m’arrive. Quand je vois la misère, je détourne le regard, pas parce que je m’en fous, mais bien parce que je refuse de voir que cela me touche à ce point.

En bref, je ne suis pas l’image de l’hypersensible « classique » décrite dans les livres ou les conférences, mais une version qui s’est adaptée d’une autre façon.

Le résultat est le même, l’incompréhension des autres, la souffrance intérieure que je ne voulais pas voir par peur de ne plus être aimée par les autres.

J’ai rencontré d’autres personnes dites « hypersensible » et les comportements sont différents, mais la base reste la même. Dans le sens où, la façon dont elles perçoivent leurs réalités et leurs émotions est pareil à la mienne. Sauf que moi j’avais ces croyances de « ne pas », « il faut cacher », « pour être aimé, ne fais pas ça ».

Je me rends compte qu’au final il y a beaucoup de personnes hypersensibles qui se « cachent » derrière des comportements pour s’adapter à leur environnement. Cela est une bonne chose, mais si nous passons toute notre vie dans cette condition n’est-ce pas se fermer des possibilités de vivre ?

Aujourd’hui, je souhaite garder quelques comportements, car cela fait aussi partie de moi. Et pouvoir me dire que j’ai le droit de ressentir certaines choses de manière « différente » de la moyenne. Enfin, je pense plutôt qu’il existe autant d’êtres humains que de façon de voir, de faire et d’être dans ce monde.

Malaïka, 37 ans.

2. Les 4 axes pour aborder son (hyper)sensibilité

  • Accepter plutôt que de remettre en cause ou de combattre :

J’accepte et je reconnais ma différence qui n’est rien de plus que la particularité qui forme mon identité.

Je ne fais plus semblant, je ne me fonds plus dans la masse pour être « accepté ». En faisant semblant, je valide le rejet des autres et donc je ne m’accepte pas non plus. Il faut inverser ce processus, s’accepter d’abord pour ensuite vivre dans le monde.

  • Se juger, se comparer :

Facile de dire « ne sois pas trop dure avec toi » ou encore « ne te juge pas trop » …  Le jugement arrive d’office car nous regardons ce qui se passe et ensuite nous nous comparons au monde qui nous entoure.

Commence alors la comparaison, suivie d’un jugement souvent très dur, ce qui nous rajoute une couche de culpabilité. Et c’est un cercle sans fin jusqu’à l’épuisement.

  • Qu’est-ce qui nous fait dire que les autres ne sont pas aussi en difficulté ?

  • Qu’est-ce qui nous fait dire que les autres ne sont pas dans un état émotionnel aussi démesuré que nous ?

Lorsque nous savons que chacun est unique et gère ses émotions comme il lui a été transmis, appris etc. Il est possible que l’autre ou la masse d’individus, à qui nous nous comparons, soient aussi dans une bataille intérieure avec leurs émotions. C’est plutôt sain et réconfortant de penser à ça aussi, nous sommes tous des êtres humains.

Certains passent par l’humour pour détendre l’atmosphère en espérant que leur état émotionnel se stabilise, d’autres vont quitter les lieux, d’autres vont se taire, ou encore rester le visage fixe sans expression…

Regardons à ce moment-là autour de nous ! C’est une mine d’information qui va peut-être nous aider à nous sentir moins coupables, moins dans l’auto-jugement.

La prochaine fois, lorsque nous sommes dans une situation inconfortable émotionnellement, disons-nous que c’est peut-être le cas d’autres personnes qui se trouvent à nos côtés. Et s’il n’y a personne, disons-nous que dans le monde, il y a des millions de personnes qui le sont.

La mise en perspective permet de recentrer les choses sur une ligne qui nous aide, presque, à sortir du mode « émotionnel ». D’où l’outil « la roue des positions » que je vous propose d’utiliser.

  • Déculpabiliser :

Si je suis dans une situation qui me fait littéralement fondre d’émotion jusqu’à ne plus voir de mes yeux car ils sont remplis de larmes, alors je me protège et me respecte en m’isolant par exemple. Ou encore en trouvant un point d’ancrage qui va m’aider à me recentrer.

Alors, je n’ai pas à me sentir plus coupable de ça, je sais que c’est parfois difficile mais j’accepte cela. Je me prends en main et je sais ce qui me convient. Je respecte ainsi mes besoins.

Conseil :

Lorsque nous sommes dans une phase émotive forte ou que l’extérieur est trop « fort » pour nous, n’hésitons pas à trouver une personne de confiance à qui parler.

Il n’est pas nécessaire d’aller dans les détails, mais juste d’ouvrir son cœur et laisser sortir les émotions qui restent encore à l’intérieur. Histoire de ne pas les bloquer et les intérioriser.

  • Dédramatiser, prendre du recul et du temps :

Oui, je pleure en fin de journée car c’était trop, et je l’exprime afin de ne pas me sentir coupable face aux autres. J’en ai le droit.

Prenons soin de nous, il n’est pas évident de sauvegarder notre énergie lorsque nous sommes souvent activés émotionnellement.

Utiliser la roue des positions pour nous faire basculer d’un état émotionnel vers un état plus « réflexion » ou encore « action ». Cet outil peut nous aider à nuancer les choses et retrouver un pouvoir sur le moment présent. Voir article : « Comment sortir d’une émotion qui nous bloque ? ».

Avoir un point d’ancrage aide à rester connecté à l’ici et maintenant. Nos émotions nous submergent, et ce n’est pas un défaut en soi, mais cela peut devenir un fardeau. Particulièrement si nous sommes au travail, lors d’un examen etc.

Le tout est de nous confectionner un point d’ancrage qui sera notre guide, notre phare, notre point de concentration qui va nous aider à rester dans le présent.

Cela ne veut pas dire que ce point d’ancrage stoppera notre état émotionnel mais bien que nous puissions le supporter, le tolérer en partie.

Comment ? Lorsque nous sentons que les émotions montent et que tout démarre en nous, pensons à une image, une personne, une situation idéale, un souvenir agréable, un objet etc. Focalisons notre attention dessus, touchons-le si c’est un objet et disons-nous que nous sommes ici et maintenant en décrivant ce qui se passe autour de nous.

Ensuite regarder et nommer nos émotions. Cela peut se faire à voix haute, basse ou encore par écrit sur notre smartphone ou sur une feuille.

L’idée est de nous ramener à la réalité pour éviter de partir dans tous les sens. Ce qui pourrait bien nous aider dans une situation où nous ne pourrons probablement pas aller nous coucher au lit pour pleurer un peu.

Dans cette expérience, nous canaliserons l’énergie et l’utiliserons pour nous centrer car nous en avons besoin là tout de suite. Donc, nous ne bloquons ou effaçons rien, nous réattribuons ou redistribuons juste la donne.

« S’approprier son hypersensibilité » :

  • CONSCIENCE DE SE QUI SE PASSE EN MOI, repérer les signes,

  • SE RESPECTER, j’ai le droit d’être ainsi et de ressentir cela,

  • METTRE DES MOTS, j’apprends à mettre les bons mots sur ce qu’il se passe en moi,

  • J’AJUSTE MON QUOTIDIEN, afin de me sentir à l’aise.

3. L’hypersensibilité une qualité à hyper développer !

Beaucoup à en dire et vous n’imaginez pas tout ce que vous pourriez accomplir grâce à cette qualité et ce même dans le domaine professionnel.

Une fois que vous vous connaîtrez mieux, que vous développerez des outils ou des points d’ancrage afin de soutenir votre hypersensibilité, alors vous serez bien armé pour la suite !

Vos qualités : attentif(ve), observateur(rice), empathique, bonne communication, capacité à gérer les gens.

4. Développer votre hypersensibilité pour éviter de rester piégé.

Imaginez dans votre boulot pouvoir lire les émotions des autres et sentir que cette personne ou ce client est un peu « mal à l’aise » comme votre sens de l’empathie est aiguisé vous saurez rassurer la personne/client avec les bons mots !

Imaginez-vous avec vos amis et vous remarquez un problème ou une tension avant même que quelqu’un parle ou a encore compris qu’il y avait une tension quelconque… Vous seriez au premier rang afin de désamorcer les choses et même d’accompagner vers une compréhension de ce qu’il se passe.

Aussi pouvoir vous exprimer, comprendre l’autre, partager voire communiquer avec votre partenaire sans que cela soit un frein. Vu que vous êtes plus expert.e en « qui vous êtes » et que vous avez mis en place des leviers qui vous appartiennent vraiment.

Certes dans la vie il y a des hauts et des bas, cela fait partie du jeu. Nous n’expérimenterons le jeu de la vie qu’à travers des cycles, des phases, des up and down.

Et après chaque cycle que nous avons compris nous somme upgradés d’éléments, de leçons, de connaissances, etc. qui nous soutiennent pour la suite du chemin.

De plus, ceci peut être mis en action pour aider d’autres personnes. Car notre expérience, notre histoire de vie quel qu’elle soit peut devenir une source d’inspiration et de réponses pour une autre personne.

Alors soyons nous-même et utilisons tous les outils que le monde met à notre disposition pour jouer le jeu de la vie et en ressortir toujours grandi malgré tout.

Concrètement : un équilibre face à son hypersensibilité :

Vivre le plus possible en cohérence avec son rythme, parfois être seul(e) c’est bien aussi,

Développer de nouvelle perspective de vie, projet en lien avec nos particularités,

Trouver des ancrages pour avoir des boussoles lors de période moins facile,

Aménager son environnement pour répondre aux mieux à nos besoins,

Créer un espace libre et sécurisé afin de partager vos émotions,

Soigner votre routine de sommeil,

Équilibrer les moments de vie,

Équilibrer son alimentation,

S’entourer au mieux,

5. À propos de l'amour ?

En créant un équilibre pour notre vie, une meilleure connaissance de soi, des ancres rassurantes… alors l’amour qui arrivera dans notre vie sera en lien avec ce que nous avons créé.  En préparant un terrain propice pour nous, nous le faisons indirectement pour nos futures relations, même amoureuses.

Lorsque nous sommes en pleine connaissance de notre hypersensibilité et que nous l’avons développée de jour en jour en exploitant toutes nos qualités, alors la gestion de nos relations amoureuses se fera dans la même lignée.

Ainsi attirer le partenaire avec lequel nous serons en confiance pour exprimer nos sentiments grâce à notre travail en amont. Et le tout c’est de garder un lien avec cette personne afin que même lors des moments down, nous puissions trouver le temps d’expliquer à notre partenaire ce qu’il se passe.

Ainsi, cela renforcera notre lien et ajoutera de la structure dans nos échanges.

6. Pour aller plus loin

Quelques pistes :

Accompagnement :

7. En fin de compte

Ayant pris en compte ce qui a été dit plus haut, nous pouvons dire que sans un premier pas de compréhension de notre état nous ne pouvons pas faire éclore les ressources de cette hypersensibilité.

Je vous invite à vous regarder de plus près et à dégager les autres qualités qui sont propres à votre sensibilité, votre façon de la vivre.

Vous en tirerez de grands bénéfices et une impulsion d’énergie qui vous stimulera grâce à la fluctuation de cet aspect « brut » de votre être.

Explorer, utiliser, expérimenter, … faites ressurgir ce qui se cache de plus beau dans cette hypersensibilité pour que cela devienne l’une de vos plus grandes sources d’avancement, pour vous et pour les autres !

Prenez soin de vous et à bientôt !

Sou, Trainer Coach Synergie

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